Assise dans les estrades vides, le dernier recueil de Moromaladrielnarius posé sur mes cuisses, je flattais distraitement la page de garde animée du bouquin. Mon regard était rivé sur les joueurs de Quidditch de Serdaigle qui s'entraînaient en riant. Ils semblaient tant s'amuser ! Ces joueurs, gars et filles, je les connaissais tous de noms et de visages, mais je ne leur avais jamais adressé la parole autrement que pour leur donner un avertissement ou répondre à l'une de leurs questions. Personne n'était ami avec celle qui avait passé pas moins de trois années entières à les considérer comme des abrutis.
Je soupirai, fatiguée de m'apitoyer sur mon sort mais incapable d'en faire autrement. Quand je repensais à ces gens à ces gens qui auraient pus être mes amis, mon coeur se serrait. Mais ce n'était pas seulement pour les regarder, eux, que j'étais venue, mais aussi pour admirer la légèreté de leurs mouvements, la souplesse de leur ballet, la stratégie de leur jeu... Comme j'aurais aimé être joueuse de Quidditch, moi aussi ! Ç'avait toujours été mon rêve, depuis le premier et dernier ballet que j'avais eu en cadeau lors de mon entrée à Poudlard, et que mon frère avait brisé par excès de méchanceté. Dès que je l'avais essayé, j'avais réussis à le maîtriser et à m'envoler, et j'avais tant aimé la sensation de liberté qui s'était emparée de moi à ce moment !
Bien que j'aie des cours de vol chaque semaines, je m'étais toujours retenue de montrer que je savais voler comme il le fallait, préférant laisser croire que j'étais mauvaise et maladroite... De peur qu'on ne cherche à me blesser ? Je n'en sais rien. Mais de toute façon, il était trop tard. L'équipe avait été formée, les auditions étaient finis, je n'avais plus de chance.
J'aurais voulu pleurer d'avoir de telles pensées, mais je me retins et ouvrit mon bouquin en tentant distraitement de lire.

J'entendis soudain un groupe de jeunes qui s'approchaient des estrades et, malgré moi, leur jetai un regard asserré. Ils ne me regardèrent même pas. Ils étaient de pouffsouffle, il était donc normal en tant que préfête que je les "watch", mais je savais qu'ils n'étaient pas dans l'équipe de Quidditch des Poufsouffles, alors je me tus et les laissai venir. Peu après, je les entendis se lever et partir, mais ne les regardai pas. Je restais fixée sur mon bouquin, mais leur présence me gênait et je ne pouvais lire ; j'essayais d'entendre ce qu'ils disaient, en vain. Je me sentais comme observée, comme toujours lorsque j'étais seule dans mon petit coin et que soudain des gens arrivaient.
Bien que je n'entendais plus rien, je n'arrivais toujours pas à lire, et j'avais encore plus l'impression d'être observée. Je sentis le sang me monter au visage sans raison, sinon que j'entendais des pas approcher.
"Par pitié, faites que personne ne vienne me parler.. Par pitié !" pensai-je en fermant les yeux serrés.

-A chaque fois que je te vois, tu es seule. T'es du genre à fuir la compagnie ? T'as pas le choix, tu vas devoir supporter la mienne!

Je sursautai et poussai un genre de petit hurlement haché qui se termina en un halètement surpris tandis que je regardai, les yeux écarquillés, celle qui m'avait parlé. Depuis quand était-elle assise là, au juste ? Je clignai des yeux à plusieurs reprises et me mit à rire hystériquement, certaine d'avoir les joues en feu. "Fait un effort, fait un effort... Allez, souris" Je souris. "Maintenant, ravale ta salive" Je ravalai ma salive. "Prend une grande inspiration" Je pris une grande inspiration. "Pärle ! Go !"

- Ahah, c'est vrai que je suis souvent seule... En fait, je n'aime pas trop la compagnie... Je suis plus soltaire, ahah ! Je pense que c'est de famille... On est tous comme ça, ahah ! Sauf mon frère, Emeric... Lui il est trop sociable ! Ahaha ! ... Ahaha..."

Je me rassis en serrant des dents devant la belle prestation que je venais de faire. "Idiote, maintenant, elle voudra plus te parler. Non mais, t'as un sérieux problème !" me dis-je en tentant de reprendre mon calme. Je ne me rendis compte que je serrais mon livre trop fort que lorsque je ne sentis plus la circulation dans mes mains.

-C'est bête que tu veuilles rester seule, les gens apportent tellement.

Ses paroles me firent l'effet d'une lance en plein coeur. Elle m'avait soudain fait repenser à tout le mal qu'on m'avait fait plus jeune. Contre mon gré, mon coeur se durçit. Elle ne pouvait pas comprendre. Personne ne le pouvait. Mais soudain, elle sourit narquoisement (?) et s'approcha. Elle saisis mon livre, la jetai par-derrière et se rapprocha encore plus. Mon coeur se mit à battre la chamade, j'avais peur. J'étais terrifié. Qui était-elle ? Je la connaissais de vue, mais pas de nom. Était-elle folle ? Mauvaise ? Que voulait-elle ? Que faisais-t-elle ? que faisais-je, moi, pétrifiée sur place, incapable de bouger ? Les yeux écarquillés, le visage entièrement rouge, la sueur sur la tempe, je regardais son nez, incapable de la regarder dans les yeux, comme si elle était porteuse de grand malheur.

-Regarde, je te fais rien, t'es nerveuse parce que je suis rousse ?

Rousse ? Je jetai un rapide regard aux cheveux qui arrivaient à la hauteur de son nez et allumai "Ah oui, elle est rousse." Comment pouvait-elle croire que j'avais remarqué ses cheveux ? Elle m'avait quasiment fait faire une crise cardiaque, et maintenant, elle était si proche que je me sentais mourir lentement d'un prochain évanouissement mortel. Soudain, mes membres se défigèrent et je portai lentement ma main à ma baguette. "Respire !" Oh ! J'avais oublié de respirer ! Je pris une légerte bouffée d'air, incapable de plus à une telle proximité, et sentit comme un étrange parfum sucré sur elle. Ce fut, je pense, ce qui me sortit totalement de ma transe.

- Éloigne-toi ! Hurlai-je à pleins poumons en brandissant ma baguette devant moi, les yeux fermés serrés, les larmes aux yeux.

-Hey, respire. Je suis une gentille. Tiens, regarde pour te montrer ma bonne foi.

Je ne me détendis pas pour autant, malgré que j'ouvris les yeux. Peut-être était-elle justement une méchante qui mentait ! On vivait dans un monde de fou, il y avait de quoi être parano, non ? Malgré que ma main trembla et que je me sus foutu si jamais elle décidait de m'envoyer un coup de baguette la première, je ne lâchai pas prise. Lâcheté ou courage ? Je n'en savais rien. Soudain, elle me tendis sa baguette et je refermai mes yeux en attendant de sentir le choc d'un sortilège. Mais rien. Je rouvris timidement un oeil, le baissai sur sa baguette toujours tendu, puis le remontai vers le sourire qu'elle me faisait. Je reportai plusieurs fois mon oeil sur les deux sujets ; sa baguette et son sourire. Incertaine, je baissai pourtant ma baguette, lui laissant la sienne. J'avais perdu mes couleurs, passant du rouge pivoine au blanc craie, et j'avais à présent les narines dilatés, en plus de mes yeux écarquillés. Je devais avoir l'air d'un cheval pour qu'elle me sourit comme ça.

-Je suis Ashley. Et je te promets que je ne mords pas, enfin... Sauf si tu me le demandes !


C'était supposé me faire rire ? "Allez, au moins, sourie pour lui faire plaisir !" Je tentai de sourire, mais je sentis que ça devait plus ressembler à une grimace, tellement ma face était crispée. Je ne répondis pas tout de suite, tentant de retrouver mon calme et mon souffle. Finalement, je fus en mesure de lui répondre, d'une voix enrouée :

-Excuse-moi, tu m'as fais peur... C'est moi qui suit trop solitaire pour suivre les modes ou la plupart du monde ne fait pas ce que tu as fait ? Je sais pas, mais... J'ai manqué de te jeter un sort, tu sais ? Tu m'as fais si peur... Oh ! Je m'appelle Alesia.

En voyant sa main tendue, je clignai des yeux et sentit le sang recommencer à circuler anormalement dans mon visage. J'eus soudainement les mains moites, mais par une soudaine impulsion de pure timidité, je lui serrai la main avec force et la secouai.

"Enchanté ! Ahaha - Ahaha...."

Tout en continuant de lui serrer la main, évidemment.

-Vraiment désolée de t'avoir fait peur à ce point, je ne pensais pas que tu serais aussi craintive d'une fille aussi chétive que moi ! Et, pour le sort... j'aurai bien aimé voir ça !

"Ah non, elle aurait pas aimé" me dis-je avec retard en lui serrant la main.

-Ahh ! Si tu me broies la main, je crois que tu vas devoir m'accompagner à l'infirmerie !

Je réalisai soudain que j'y mettais peut-être un peu trop d'entrain, mais avant que j'aie pus reirer ma main, elle les sépara de sa deuxième main. Je me tortillai légèrement, la tête baisse et en me mordillant les lèvres, des plus gênées. Je l'entendis sortir quelque chose de sa robe, et levai les yeux pour voir une boîte de ces fameuses Bertie Crochues dont tout le monde se vantait avoir goûter telle ou telle saveur abominable...

-Ca te dit de tenter le diable avec moi pour me faire pardonner ?


Surprise, mon regard passa à trois reprises deux bonbons a Ashley. Était-elle sérieuse ? Me menait-elle en bâteau ? Elle voulait vraiment les...partager avec moi ? Pour de vrai de vrai ? Un élan de joie explosive m'envahit mais je me retins de trop en faire, contrôlant avec difficulté mes tortillements excités. Je devais ressembler à une vraie gamine, maintenant.

-C'est vrai ce qu'on raconte ? Qu'on sait jamais sur quelle saveur on va tomber ? Toi, qu'est-ce que tu as goûté ? C'était bon ? m'exclamai-je avec énergie.

-Tu n'as jamais goûté ?

Je secouai frénétiquement la tête, hypnotisée par la boîte de Berties Crochues.

-Hm... je crois que c'est bierraubeurre pour celui ci ! Coup de chance !

Je fis la grimaçe en entendant bierraubeurre parce que je détestais le goût, mais dès qu'elle dit coup de chance, je souris comme si j'étais de son avis, espérant qu'elle n'avait pas vu ma grimaçe. Soudain, elle me tendit la boîte et dit :

-Jamais ! Et y'a plus de saveur que d'elfe dans les cuisines de Poudlard ! Ce que j'ai goûté ? Puarf ! J'ai du tomber sur des milliers de gouts, je suis une véritable accro ! Je crois que le pire, c'était poubelle, crotte de chien, estomac de chèvre, et je t'en passe... Mais il y en a aussi des succulents !

Je souris malgré moi, l'idée de goûter de l'estomac de chèvre me dégoûtait, mais comment Ashley parlait de toute la différence de goûts, on aurait dit qu'elle adorait ces bonbons et le défi qu'ils lui apportait. J'en fus encore plus excitée. J'en pris une verte, m'attendant à ce que peut-être ça goûte simplement la pomme, et avec un excès d'adrénaline, la déposai dans ma bouche et la croquai goulument.

-Beurk ! gémis-je en me forçant à l'avaler. Je pense que... Je viens de manger... La boule de poil d'un chat ! J'ai même l'impression d'avoir des poils dans la bouche ! Beurk, ahaha !

J'étais crampée de rire, c'était bien trop dégoûtant. Je me passai la main sur la langue frénétiquement tout en continuant de rire malgré moi. Je regardai Ashley en continuant de rire, puis soudain je me rappelai ma gêne et virai encore une fois au rouge, mais cette fois je baissai la tête avant qu'Ashley ne puisse le voir. Je pressai mes mains l'une dans l'autre et les tortillai, gênée.

-Merci... Ashley, fis-je dans un quasi-chuchotement.

-De rien, je te fais cadeau du reste de la boite. Je dois avoir une malle remplie de confiseries dans mon dortoir, ahah ! Mais t'as le devoir de toute les manger, quand tu voudras, et de me dire sur quoi tu es tombée !

Je relevai la tête et lui offrit mon plus beau sourire. Pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi me donner un cadeau, alors que nous venions à peine de nous connaître ? Alors que j'étais si maladroite, si... asociable ? Voulait-elle vraiment être mon amie ou n'était-ce que parce que ses amis étaient partis ailleurs ? Je ne voulais pas y songer, mais c'était plus fort que moi ; je me méfiais de tous et chacun, et même si je me montrais gentille, voir pleine d'entrain, ça ne changeait en rien que j'avais été traumatisée et que je ne voulais plus que ça ce reproduise.

Soudain, je sentis plus que je ne vis que quelqu'un chose n'allait pas, et je fus attrapée puis plaquée au sol par Ashley. L'attrapeur de l'équipe ne prit qu'une demi-seconde à nous passer au-dessus. Ashley venait-elle juste de nous sauver toutes les deux ? Un élan de respect, ou d'admiration plutôt, m'envahit et je pense qu'à ce moment je me mis à la considéré comme... une amie ? Je ne sais plus.

-Bon sang... Ca va ?

Je clignai des yeux puis la repoussai légèrement pour me relever. J'époussetai par réflèxe mes vêtements et regardai au sol. J'eus un choc. Ma boîte de Bertie Crochue ! Elle avait été écrasée ! Elle n'étais plus bonne qu'à jeter !
(Je vais te faire une phrase à la Dobby, là ! Muahaha !)

-Non ! Non... Mes bonbons ! Les bonbons qu'Ashley m'a donné... Ils sont écrasés ! m'exclamai-je, outrée.

L'attrapeur de Quidditch repassa au-dessus de notre tête, riant franchement de nous. Ma rage éclata. Le capitaine de l'équipe s'approchait. Lorsqu'il se posa en face de nous, et alors qu'il allait s'excuser de l'incident, je fis ce que je ne me serais jamais crus capable de faire.

-ACCIO, criai-je en pointant le ballet du capitaine.

J'empoignai fermement le ballet et montai dessus sans hésitation. Lorsque je m'envolai, je sentis ma rage se calmer grâce au sentiment de liberté que je ressentais, mais je restai ferme. Je rattrapai l'attrapeur, qui était toujours à essayer d'attraper le vif d'or, et lui jetai un regard furieux en le devançant. Malgré la surprise que je lus dans ses yeux, il prit ma vitesse pour un défi et se mit lui aussi à tenter de me devancer. Voyant que j'étais sur le point d'attraper le Vif d'or, il tenta de me pousser, mais le Vif d'Or changea de direction au même instant, et je partis avec lui, manquant de faire tomber l'attrapeur de son ballet au virage. Je tendis ma main devant moi, tentant d'atteindre le Vif d'Or. Finalement, je sentis l'une de ses ailes entre mes doigts et refermai ma prise dessus. La fierté qui m'envahit alors me poussa à lever la main en signe de triomphe, et je redescendis, acclamée par l'équipe qui, comme ils le criaient, me prenaient pour une incapable du ballet et qui étaient surpris de me savoir si bonne joueuse. Je me laissai prendre au jeu, oubliant momentanément ma timidité et mon rôle, pour finalement le retrouver lorsque l'attrapeur, furieux, vint nous rejoindre.

-Non mais ça va pas ? J'ai failli tomber de mon ballet à cause de tes pirouettes ! hurla-t-il.

Je retrouvai alors mon sérieux et marchai droitement vers lui.

-Si ça n'avait pas été de mon amie Ashley, répliquai-je en entendant le mot amie rouler sur ma langue, nous aurions été blessées par ta faute. Et par ta faute, la boîte de bonbons d'Ashley a été écrasée ! Je suis désolé que par ton imprudence je sois forcée d'enlever 5 points à ma propre maison. Je suis aussi navrée de devoir te suspendre de l'équipe pour ton manque de jugement. Sur ce, excusez mon geste et reprenez votre entraînement. Arnold, va voir le directeur et dit-lui que je t'envoie. Tiens.

J'écrivis une rapide note décrivant le délit et les conséquences d'Arnold, et le lui tendis. Il me jeta un regard si haineux que j'en eu des frissons, puis m'arracha le papier des mains et repartit en crachant. Sans jeter un regard derrière moi, je remontai le ballet et allai retrouver Ashley et le capitaine. Après avoir avertit le capitaine et lui avoir redonner son ballet, je souris tristemment à Ashley et ramassai la boîte de bonbons.

-Je suis désolé, la boîte a été écrasée, fis-je simplement.

(Bon, premièrement tu me dis si j'en ai fais trop, et deuxièmement, tu me dis les capacités d'un préfêt parce que je sais absolument pas si j'avais le droit de faire ça, ahaha ! Dans le cas contraire, je vais éditer ! )

Le sourire qu'elle m'offrit m'éblouit littéralement. Je crois que de toutes les fois où j'avais pu l'épier discrètement, je ne l'avais jamais vu avoir un tel sourire. Et, surtout, savoir que j'en étais la cause... Ca me rendit étrangement heureuse. Puis le petit incident arriva.

Je m'étais relevée, jetant un œil à la brune celle ci semblait plus choquée par la perte de ses bonbons que par son propre état de santé. Enfin, elle n'avait l'air d'avoir rien. Et là, les choses se mirent à s’accélérer, et la réaction de la préfète ne se fit pas attendre. Usant d'un sortilège elle grimpa sur un balais, rattrapant l'attrapeur en même temps. Je décidais de profiter du spectacle, et m'installais, curieuse de voir ce qu'elle allait faire. Je restais bouche bée devant la scène qui se déroulait sous mes yeux, Alesia était vraiment douée sur un balais, et au quidditch également, elle venait d'attraper le vif d'or.

-Ouah, lachais-je pour moi même.

Je décidais de descendre la rejoindre et partie descendre l'escalier du gradin. Je suivais la scène, impressionnée par son autorité et sa soudaine confiance en elle. Elle ne tarda pas à venir me rejoindre.

-Ca ne fait rien, je t'en donnerai une autre ! Au mieux, on pourrait aller à Pré-au-lard ensemble pour faire le plein de confiserie un jour, t'en dis quoi ?

Moi ? Vouloir déjà organiser un genre de rendez vous ? C'est pas mon genre. Mon dieu, ses yeux, je fonds...

-Tu sais, t'as été stupéfiante, entre le balais, et la punition, franchement... Tu m'as bluffée !

-Ca ne fait rien, je t'en donnerai une autre ! Au mieux, on pourrait aller à Pré-au-lard ensemble pour faire le plein de confiserie un jour, t'en dis quoi ?

Je baissai le visage, me sentant rougir. Moi ? Invitée à faire une sortie avec Ashley ? Étais-je en train de rêver ? D'abord, elle vient me parler. Ensuite, elle m'offre des bonbons, et maintenant elle veut qu'on aille à Pré-au-Lard, ensemble et pas dans le but d'une sortie scolaire ? Comme de vraies amies ? Sérieusement ? Oui. Oui. Oui !

-Tu sais, t'as été stupéfiante, entre le balais, et la punition, franchement... Tu m'as bluffée !

Je rougis de plus belle. Pendant un moment, j'avais oublié les acrobaties que j'avais fait un peu plus tôt, et surtout, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me le rappelle en me complimentant. Toujours tête basse, je balbutiai :

-Ah, huh... Ce n'était rien.. d'autre... Que mon devoir de préfête... Tu sais...

Je me mis à rire timidement, puis me rappelai que j'avais justement un rôle à remplir et que je ne pouvais me permettre de tarder à aller surveiller les élèves.

-Ah ! Je dois y aller ! Mais... Je voudrais bien aller à Pré-au-Lard ... Avec toi ! On s'en reparlera ! lançai-je rapidement.

Contente de quitter cette situation qui me paraissait plus que gênante, je pris quasiment mes jambes à mon cou. J'avais une amie. Une vraie ! J'étais plus que contente, finalement, de ma rencontre avec Ashley.